Isabelle Reck et Sakae Giroux, éd. Picquier, 2013
Editions Philippe Picquier
On s’imagine souvent que le théâtre, dans sa forme occidentale héritée du théâtre antique ou encore dans celles que lui ont données les théâtres chinois et japonais, est une activité culturelle commune à l’humanité. Rien ne serait moins vrai. On trouve dans le monde entier des lieux où, si on y exerce des arts du spectacle, il n’existerait pas de « théâtre » à proprement parler.
Les lieux où l’on joue traditionnellement du « théâtre » seraient-ils même, et de loin, les moins nombreux ? Quelles ont été les conditions d’apparition de ce qu’on appelle « théâtre » ?
Chercher des réponses à ces questions revient à réfléchir à l’essence du « théâtre », mais aussi à se demander si ces « théâtres », en fin de compte, ont émergé indépendamment les uns des autres ou non.
Les articles de ce recueil consacré aux théâtres d’Orient et d’Occident tentent de dénouer les fils des influences formelles et des contacts culturels ; certains interrogent surtout les formes hybrides et frontières : entre « performance » et« théâtre », entre liturgie et « théâtre », entre tradition orale et « théâtre » ; d’autres explorent les résurgences et les réélaborations de formes anciennes, pour mieux comprendre la manière dont se construit le creuset identitaire d’un peuple ou d’une nation dans l’espace physique, public et esthétique du théâtre.